⏱L'essentiel en quelques mots
La société civile immobilière (SCI) permet à des associés de mutualiser leur patrimoine immobilier, partageant ainsi les coûts et les bénéfices. Elle offre des avantages fiscaux indéniables, mais pas seulement : elle simplifie la gestion du patrimoine immobilier et la transmission des biens dans un cadre légal clair. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour bien gérer une SCI.
- La gestion d'une SCI englobe plusieurs domaines clés : la tenue de la comptabilité, la gestion locative des biens et la réalisation des déclarations fiscales, des éléments essentiels pour son fonctionnement optimal.
- Le gérant, désigné par les associés, occupe une position centrale dans la SCI puisqu’il est responsable de la gestion quotidienne et du respect des obligations légales et fiscales.
- Diverses stratégies peuvent être adoptées pour simplifier la gestion locative et quotidienne en SCI, améliorer les relations entre associés et booster la rentabilité de la société grâce à une organisation plus efficace.

Sommaire
Principe, fonctionnement et avantages d’une SCI
Le principe d’une SCI
Une société civile immobilière (SCI) est une forme juridique de société civile dont l'objet est la propriété et la gestion d'un patrimoine immobilier. Elle permet à plusieurs personnes (les associés, qui sont au minimum deux) de détenir ensemble un ou plusieurs biens immobiliers et de gérer ce patrimoine de manière collective. Elle est non commerciale et soumise à l'impôt sur le revenu, sauf si les associés optent pour l'impôt sur les sociétés ou si le bien détenu est loué meublé.
Bon à savoir
Il existe plusieurs types de SCI :
- SCI de location ;
- SCI familiale ;
- SCI d’attribution ;
- SCI construction-revente ;
- SCI de jouissance à temps partagé.
La plupart de ces SCI dépendent du régime d’imposition sur le revenu, sauf la SCI de location de bien meublé et la SCI construction-revente, qui sont soumises à l’impôt sur les sociétés.
Fonctionnement
La gestion en SCI repose sur des règles précises, principalement définies dans les statuts de la société. Les associés apportent les biens immobiliers ou les capitaux à la société et détiennent des parts sociales proportionnelles à leur apport. Le gérant, nommé par les associés, a la charge de l'administration et de la gestion quotidienne de la SCI. Il représente la société dans tous les actes de la vie civile.
Bon à savoir
Le capital de la SCI peut également être constitué, partiellement ou en totalité, à partir d’un prêt immobilier souscrit au nom de la SCI ou à titre personnel par un associé.
Les avantages
Pourquoi créer une SCI ? Le fonctionnement en SCI présente plusieurs avantages.
Avantages d’une SCI
Avantages |
Description |
---|---|
Gestion patrimoniale |
Facilite la gestion et la transmission d'un patrimoine immobilier entre associés, souvent dans un cadre familial. |
Optimisation fiscale |
Offre une certaine souplesse dans la gestion fiscale des revenus locatifs et la transmission du patrimoine. |
Protection des biens personnels |
Les dettes de la SCI ne concernent que les biens de la société, protégeant ainsi le patrimoine personnel des associés. |
Flexibilité dans la répartition des revenus |
Les bénéfices et les pertes sont répartis entre les associés selon les parts détenues dans la SCI. |
La gestion efficace d'une SCI est cruciale pour profiter pleinement de ses avantages. Elle nécessite une attention constante aux obligations légales et fiscales, une planification stratégique et une communication transparente entre les associés. Une bonne gestion participe à la protection et l'optimisation du patrimoine immobilier. Elle permet d'éviter les conflits internes, de minimiser les risques financiers et juridiques et d'assurer la conformité avec les réglementations en vigueur.
Nos conseils pour une gestion efficace de votre SCI
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Bien rédiger les statuts : une étape primordiale
Pour faciliter la gestion en SCI, il est crucial de se concentrer sur la rédaction des statuts dès la création de la société. Une définition précise des règles de fonctionnement, des responsabilités et pouvoirs des gérants, des modalités de prise de décision (à l’unanimité ou à la majorité), ainsi que des procédures de leur révocation, permet d'éviter de nombreux désaccords et de rendre les interactions entre associés plus harmonieuses.
Les statuts jouent un rôle déterminant dans la SCI, en établissant les principes qui régissent l'organisation et le fonctionnement interne de la société. Une rédaction soignée des statuts est donc essentielle, puisqu’elle peut influencer significativement la performance et la rentabilité de la société à long terme.
N’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour vous guider dans cette étape. Vous pouvez ainsi lui poser toutes vos questions et bénéficier de son expertise et de ses conseils.
Tenir une comptabilité avec rigueur
Bien que l'activité d'une SCI ne soit pas commerciale (ce qui dispense d'une comptabilité complexe et de la publication des comptes), un suivi comptable de base est essentiel, notamment pour conserver les justificatifs de toutes les transactions financières. En effet, en cas de vérification par les autorités fiscales, présenter la totalité des enregistrements comptables et des justificatifs correspondants est primordial.
Pour chaque transaction, qu'il s'agisse d'une entrée (recette) ou d'une sortie (dépense), il est important de :
- noter la date ;
- assigner une description ;
- joindre le justificatif pertinent ;
- spécifier le montant en tant que crédit ou débit.
Bon à savoir
Les SCI soumises à l'impôt sur les sociétés ont des obligations comptables plus complexes. Elles doivent tenir une comptabilité complète et faire appel à un expert-comptable pour certifier leurs comptes.
Assurer la gestion locative des logements avec précision
La gestion locative couvre toutes les interactions entre la SCI et ses locataires. Elle inclut la création du bail, l'état des lieux initial, le suivi des paiements de loyer, la gestion des charges et la coordination avec les assurances.
Pour améliorer la gestion locative au sein d'une SCI, vous pouvez recenser les locataires, les détails relatifs aux loyers et aux éventuels problèmes. Si le nombre de locataires augmente, vous pouvez adopter un logiciel de gestion locative spécialisé. Le recours à une agence de gestion locative peut aussi être envisagé. Cette option permet de déléguer la gestion quotidienne pour se concentrer sur d'autres aspects stratégiques de la SCI.
Remplir les obligations fiscales
Une SCI est tenue de réaliser une déclaration annuelle spécifique à son activité immobilière. Ce document crucial détaille les revenus, les dépenses, ainsi que les charges liées à l’activité.
- Pour la location non meublée, la SCI doit déposer une déclaration n°2072. Ce formulaire permet de consigner les recettes, dépenses et charges, ainsi que le résultat final et sa répartition parmi les associés. Les informations fournies déterminent l'impôt sur le revenu des associés, qui doivent aussi déclarer ces revenus via le formulaire n°2044.
- Pour la location meublée, la SCI doit remplir la déclaration n°2065. Le formulaire reprend les recettes, les dépenses et le résultat. Il est à soumettre au service des impôts des entreprises (SIE).
Bon à savoir
Les délais de déclaration fiscale varient selon la date de clôture de l'exercice comptable de la SCI :
- pour une clôture le 31 décembre : la déclaration doit être envoyée au plus tard le deuxième jour ouvré après le 1er mai ;
- si la clôture n'est pas le 31 décembre : la déclaration doit se faire dans les trois mois suivant la fin de l'exercice comptable.
Organiser les assemblées générales
La gestion courante est assurée par le gérant. Cependant, certaines décisions nécessitent l’accord des associés et la tenue d’une assemblée générale.
- Si la décision n’a pas d’impact sur les statuts de la société, elle peut faire l’objet d’une assemblée générale ordinaire (AGO). C’est le cas par exemple pour l’approbation des comptes annuels ou de travaux d’amélioration.
- Au contraire, si la décision modifie les statuts, il convient alors d’organiser une assemblée générale extraordinaire (AGE). Durant une AGE, il est possible par exemple de décider de la vente d’un bien ou de modifier le capital social.
Le gérant est tenu de convoquer tous les associés par lettre recommandée avec accusé de réception au minimum 15 jours avant l’assemblée générale et fournir le texte des résolutions proposées.
Bon à savoir
Un procès-verbal doit être rédigé après chaque assemblée générale. Il doit mentionner obligatoirement certains éléments, comme un résumé des débats, les textes des résolutions proposées et le résultat des votes. Il doit être signé par le gérant.
Quel est le rôle du gérant en SCI ?
Ses responsabilités
Le gérant de la SCI joue un rôle central dans la gestion et le fonctionnement de la société civile immobilière. Il s’occupe à la fois de la comptabilité et de la gestion locative. En tant que représentant légal, le gérant a l'autorité pour ouvrir des comptes bancaires, signer des contrats (y compris de location) et représenter la société en justice. Il peut également engager la société dans des opérations quotidiennes avec des tiers.
Bon à savoir
La rédaction des statuts en SCI est donc très importante puisqu’ils définissent les pouvoirs du gérant, identifient les actes pour lesquels l'accord des associés est nécessaire, ainsi que les modalités de ce vote (majorité simple, deux tiers, unanimité).
Ses obligations légales
Le gérant d'une SCI est tenu à plusieurs responsabilités clés :
- rendre des comptes annuellement : obligation de présenter un rapport écrit sur la gestion de l'année, applicable à toutes les SCI (y compris les familiales). ;
- gestion comptable simplifiée : tenir une comptabilité de trésorerie enregistrant recettes, dépenses et leurs motifs, avec obligation de rendre accessible cette comptabilité aux associés sur demande ;
- dépôt des comptes : selon le régime fiscal choisi (IR ou IS), les obligations de dépôt des comptes varient ;
- organisation des assemblées générales : responsabilité de convoquer les assemblées selon les statuts, de rédiger et d'envoyer les procès-verbaux.
Conseils pour bien choisir le gérant d’une SCI
Comme le gérant d'une SCI joue un rôle crucial dans sa gestion, il doit répondre à certaines conditions légales :
- être un associé ou non ;
- avoir la capacité juridique (être majeur et sans incapacité) ;
- ne pas être soumis à des incompatibilités professionnelles ou à une interdiction de gérer.
Il est important de désigner une personne disponible, proactive et investie dans son rôle pour que la gestion de la SCI se déroule avec efficacité et sérénité.
La SCI peut nommer plusieurs co-gérants selon ses besoins et objectifs. Chaque co-gérant dispose alors de pouvoirs égaux mais peut contester les décisions des autres, d'où l'importance de préciser dans les statuts les modalités de prise de décision et de résolution des conflits.
La nomination d'un gérant n'est pas permanente, et les statuts doivent détailler les procédures de remplacement. Tout changement de gérant nécessite une annonce légale et une mise à jour au RCS. Un gérant peut également être une entité juridique, auquel cas le gérant de cette entité agira pour la SCI.
Gérer une SCI : 10 erreurs à éviter
La gestion en SCI peut s'avérer complexe et certains écueils sont à éviter pour assurer son bon fonctionnement et sa pérennité. Voici les 10 principales erreurs à ne pas commettre.
- Négliger la rédaction des statuts : les statuts sont le fondement de la gestion SCI. Ils doivent être clairs, précis et adaptés aux objectifs de la société.
- Oublier de déclarer les revenus ou les erreurs dans les déclarations fiscales : la SCI doit respecter ses obligations fiscales, qu'elle soit soumise à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés.
- Sous-estimer l'importance de la gestion locative : pour les SCI ayant pour objet la location immobilière, une gestion locative négligée peut mener à des vacances locatives, des loyers impayés ou encore des litiges avec les locataires.
- Ignorer la comptabilité : même si la comptabilité d'une SCI est simplifiée, il est obligatoire de tenir à jour les recettes et les dépenses et de conserver les pièces justificatives.
- Ne pas respecter les règles de prise de décision : les décisions importantes (vente d'un bien, travaux significatifs, emprunt important) doivent souvent être prises collectivement, selon ce qui est stipulé dans les statuts.
- Ne pas communiquer entre les associés : une communication insuffisante peut entraîner des malentendus, des frustrations et finalement des conflits.
- Confondre ses biens personnels et ceux de la SCI : il est crucial de séparer les comptes bancaires et les patrimoines pour éviter les problèmes juridiques et fiscaux.
- Ne pas anticiper la transmission ou la cession de parts : la SCI est souvent utilisée comme outil de gestion patrimoniale. Il est important de prévoir les modalités de transmission ou de cession des parts sociales.
- Oublier de mettre à jour les statuts ou les inscriptions au registre du commerce : toute modification importante doit être formalisée et déclarée.
- Ignorer les besoins en assurance : ne pas souscrire les assurances nécessaires expose la SCI à des risques financiers en cas de sinistre.
La gestion d’une SCI : ce qu’il faut retenir
- La gestion d'une SCI couvre des aspects fondamentaux tels que la comptabilité, la gestion locative et les obligations fiscales. Pour faciliter cette gestion, il existe des méthodes et outils efficaces pour renforcer la coopération entre associés et accroître la profitabilité de la structure.
- Le gérant, choisi par les associés, est le pilier de la SCI. Il assure la gestion au quotidien ainsi que le respect des normes légales et fiscales.
- Savoir comment gérer une SCI au quotidien peut s’avérer complexe, d’où l’intérêt de se faire accompagner par des professionnels (comptable ou agent immobilier) afin d’éviter les erreurs et pour déléguer de nombreuses tâches.
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