La période d’inactivité faisant suite à la perte d’un emploi constitue bien souvent une occasion pour faire un point sur sa carrière et potentiellement enrichir ses compétences. Pour ce faire, les demandeurs d’emploi inscrits à France Travail ont la possibilité de suivre des formations qualifiantes tout en bénéficiant, dans la limite de leurs droits acquis, de revenus financiers de subsistance pendant cette période. Lorsque les droits aux allocations chômage s’arrêtent avant la fin de la formation, le stagiaire a la possibilité de solliciter la rémunération de fin de formation (RFF) :
la RFF constitue un revenu de substitution permettant d’accompagner financièrement le stagiaire jusqu’à la fin de sa formation (dans la limite de 3 ans cumulés entre les deux dispositifs) ;
il prend le relais des différents dispositifs de maintien de l’indemnisation en période de formation (AREF, ASPF, ATIF) lorsque les droits du demandeur d’emploi arrivent à expiration ;
il implique de suivre une formation qualifiante validée par France Travail ;
le montant de la RFF est calqué sur le montant perçu précédemment pour l’allocation chômage dans la limite de 756,63 € par mois.
La rémunération de fin de formation (RFF ou R2F) est une allocation de substitution versée à un demandeur d’emploi suivant une formation, lorsque ses droits à l’indemnisation chômage en cours de formation arrivent à échéance. La RFF prend alors le relais de l’allocation de retour à l’emploi formation (AREF), de l'allocation de sécurité professionnelle formation (ASPF) ou encore de l’allocation des travailleurs indépendants formation (ATIF).
Cette situation se produit lorsque la durée de la formation suivie est supérieure aux droits aux allocations chômage restants. Avec la RFF, France Travail prolonge l’indemnisation du stagiaire demandeur d’emploi pour lui assurer un revenu de subsistance pendant cette période de formation tout en continuant à acquérir de nouvelles compétences nécessaires à son retour sur le marché de l’emploi.
Quelles sont les conditions d'éligibilité pour la RFF ?
Pour pouvoir bénéficier de la RFF, le demandeur d’emploi doit
être inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi de France Travail ;
être en fin de droits pendant la période de suivi de la formation. Les demandeurs d’emploi radiés au cours de la formation ne peuvent ainsi prétendre à la RFF ;
suivre une formation reconnue comme qualifiante par France Travail lorsque le stagiaire bénéficiait de l’ARE, de l’ASP ou de l’ATI. Elle doit ainsi aboutir sur l’obtention d’un diplôme, d’une qualification ou d’un titre professionnel qui est au choix :
enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) ;
listé au niveau d’une convention collective nationale de branche ;
répertorié sur une liste réalisée par la commission paritaire nationale de l'emploi d'une branche professionnelle.
la formation doit permettre d’acquérir de nouvelles compétences et qualifications correspondant aux besoins des entreprises en matière de recrutement. Elle doit ainsi favoriser l’accès à l’emploi dans des secteurs ayant des besoins de recrutement identifiés par France Travail au niveau régional (métiers en tension listés par les préfets de chaque région) ;
la formation doit s’inscrire dans le cadre d’un plan personnalisé d’accès à l’emploi (PPAE) ou d’un plan de sécurisation professionnelle pour les personnes ayant adhéré à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à la suite d’un licenciement économique ;
elle doit être achetée, financée ou co-financée par l’intermédiaire de l’un des acteurs suivants :
France Travail ;
un conseil régional ou toute autre collectivité territoriale ;
l’AGEFIPH ;
un OPCO (opérateur de compétences) ;
l’employeur (pour les adhérents au CSP) ;
le stagiaire a par ailleurs une obligation d’assiduité et doit suivre de façon continue tous les enseignements dispensés dans le cadre de la formation (hors absence légitime pouvant être justifiée) ;
pour continuer à bénéficier de la RFF chaque mois, le stagiaire doit enfin actualiser sa situation chaque mois auprès de France Travail sur la plateforme dédiée en indiquant qu’il poursuit une formation afin de rester inscrit en tant que demandeur d’emploi.
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Bon à savoir
Certaines formations qui ne sont pas en rapport direct avec le PPAE (qualifiées de “dispositif spécifique)” ne permettent pas de solliciter la RFF. C’est le cas :
des bilans de compétences ;
de l’apprentissage et des examens du permis de conduire (code et conduite) ;
des validations d’acquis d’expérience (VAE) ;
des dispositifs d’aide à la création d’entreprise ;
des différentes prestations d’évaluation et d’accompagnement du demandeur d’emploi mises en place par France Travail.
Comment le montant de la RFF est-il déterminé ?
La somme journalière versée dans le cadre de la RFF est équivalente au dernier montant journalier perçu à l’ARE ou à l’ASP avant que les droits à cette allocation n’expirent. Le montant mensuel de la RFF est égal à l’allocation journalière multipliée par le nombre de jours du mois. Ce montant ne peut toutefois excéder 756,63 € par mois.
La RFF est imposable et doit donc être mentionnée sur la déclaration de revenus. Elle n’est toutefois pas soumise à la contribution sociale généralisée (CSG) ni à la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).
Le demandeur d’emploi poursuivant une formation validée par France Travail bénéficie par ailleurs de la protection sociale des stagiaires de la formation professionnelle. Le bénéficiaire de la RFF est, comme pour l’AREF, couvert en cas d’accident du travail, de maladie professionnelle, de maternité ou encore d’invalidité avec des cotisations prises en charge par France Travail. Il ne cotise cependant pas à la complémentaire retraite pendant cette période.
Existe-t-il des cas particuliers affectant le montant de la RFF ?
Il n’existe pas de cas particulier affectant le montant de la RFF puisque celui-ci est basé sur la somme perçue précédemment au titre des allocations chômage. Le montant attribué dépend donc de la situation de chaque personne dans la limite du plafond de 756,63 €. Il est à noter que la RFF peut être cumulée avec la rémunération issue d’une activité professionnelle tant que cette dernière n’a aucune incidence sur l’assiduité du suivi de la formation.
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Quelle est la durée de la RFF ?
La RFF est théoriquement attribuée jusqu’à la fin de la formation. Sa durée de versement cumulée à celle de la précédente allocation perçue (ARE, ASP) ne peut toutefois excéder 3 ans au total pour une même formation. La RFF est versée chaque mois à terme échu (par exemple début novembre pour l’allocation d’octobre). Le premier versement intervient le mois suivant la fin des droits aux allocations chômage.
En cas d’interruption de la formation supérieure à 15 jours calendaires, le versement de la RFF cesse automatiquement.
Comment procéder pour demander la RFF ?
Pour bénéficier de la RFF, le demandeur d’emploi stagiaire doit se rapprocher de son conseiller en évolution professionnelle (CEP) qui lui fournit alors un formulaire de demande de RFF à compléter et à retourner à France Travail.
Le CEP accompagne également le demandeur d’emploi dans la détermination de son projet professionnel et du parcours de formation qui en découle. Il l’oriente ainsi vers les formations permettant d’acquérir des compétences répondant aux besoins des entreprises. Il l’aide également à réaliser son dossier d’inscription à la formation.
Le conseiller informe par ailleurs le demandeur d’emploi sur les différentes rémunérations pouvant être perçues par le stagiaire
À l’issue de la réception du formulaire RFF par France Travail et de l’attestation d’inscription à la formation par l’organisme, une réponse mentionnant l’accord ou le refus est alors transmise dans les 21 jours suivant la demande :
si toutes les conditions sont considérées comme respectées par France Travail, la RFF est attribuée automatiquement sans autre formalité complémentaire à réaliser ;
en cas de réponse négative lorsque les conditions ne sont pas considérées comme respectées, France Travail doit motiver les raisons du refus dans le courrier reçu. Celui-ci est accompagné d’un coupon-réponse laissant 3 choix au demandeur d’emploi :
maintenir l’inscription à la formation malgré le refus d’attribution de la RFF ;
renoncer à suivre la formation ;
opter pour une autre formation compatible avec la durée d’indemnisation restante pour l’ARE ou l’ASP.