
Face à la nécessité de trouver 40 milliards d’euros d’économies pour 2026, des responsables politiques proposent de faire de l’an prochain une « année blanche ». Un terme qui, dans la mémoire collective, évoque encore l’année fiscale 2018, lorsque l’impôt sur les revenus avait été annulé à la faveur du passage au prélèvement à la source. Mais la version aujourd’hui envisagée est d’un tout autre ordre, et les Français n’y trouveraient aucun avantage.
Un gel des dépenses publiques indexées sur l’inflation
Dans le scénario en débat, l’État conserverait en 2026 le même niveau de dépenses qu’en 2025, sans revalorisation liée à l’inflation. Pensions de retraite, allocations familiales, aides au logement ou encore minima sociaux : toutes ces prestations habituellement ajustées en fonction des prix pourraient être gelées. Même les budgets des collectivités locales ou de l’assurance maladie ne seraient pas épargnés.
Ce gel des dépenses permettrait d’économiser jusqu’à 25 milliards d’euros, selon certaines estimations. Il constituerait un effort budgétaire inédit, mais aussi un risque réel de perte de pouvoir d’achat pour des millions de Français, dans un contexte où l’inflation reste bien présente. Pour les ménages les plus fragiles, cette stagnation pourrait accentuer la précarité et accroître les risques de surendettement.
Vers un gel du barème de l’impôt sur le revenu ?
Le gouvernement pourrait aller plus loin en gelant également les barèmes fiscaux. En pratique, cela reviendrait à ne pas réévaluer les tranches d’imposition en fonction de l’inflation. Une mesure déjà évoquée l’an dernier mais finalement écartée. L’OFCE estimait en 2024 que ce gel pourrait rapporter environ 3 milliards d’euros, en rendant imposables 380 000 ménages supplémentaires.
Pour 2026, les projections évoquent un gain d’environ 2,8 milliards d’euros. Le ministère des Comptes publics ne confirme ni n’infirme ce chiffre, mais plusieurs experts le jugent plausible. Cette désindexation pourrait aussi concerner le barème de la CSG sur les retraites, ou encore le plafond de la Sécurité sociale, utilisé dans de nombreux dispositifs comme le calcul des pensions d’invalidité ou l’épargne retraite.
Une injustice fiscale déjà existante ?
Paradoxalement, certains barèmes fiscaux ne sont jamais réévalués. C’est le cas notamment des seuils liés aux successions, à l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) ou à l’assurance-vie. L’abattement de 152 500 € par bénéficiaire, par exemple, n’a pas bougé depuis des années. « Il vaudrait 240 000 € aujourd’hui s’il avait suivi l’inflation », souligne un expert dans des propos relayés par Les Echos.
Bénéficiez de notre expertise en regroupement de crédit,
c'est sans engagement !
Autres actualités