Logement : le marché peine à sortir de la crise

Le mois de mars 2025 a marqué un rebond des autorisations de logements, en hausse de 6,9 % par rapport à février, selon les données publiées par le SDES. Pourtant, ce sursaut cache une situation toujours très dégradée par rapport aux niveaux d'avant-crise, notamment en ce qui concerne les logements effectivement mis en chantier.

Taux Empruntis relevés le 09/05/2025

Les autorisations progressent, mais restent en deçà des standards pré-Covid

Avec 30 700 logements autorisés en mars 2025, le marché enregistre une hausse notable par rapport au mois précédent dans un contexte où les taux immobiliers sont à hauteur de 3,35 % en moyenne sur 20 ans selon nos chiffres. Les logements individuels connaissent une progression de 11 % pour atteindre 11 000 unités, tandis que les logements collectifs ou en résidence augmentent de 4,7 % pour s’établir à 19 700. Malgré cette embellie mensuelle, le volume global reste nettement inférieur à celui observé avant la crise sanitaire : les autorisations de mars demeurent 20 % en dessous de leur moyenne des douze mois précédant le premier confinement.

Sur le trimestre janvier-mars 2025, la tendance est également orientée à la hausse (+ 4,9 %), après déjà une progression de 4,2 % lors des trois mois précédents. Cette dynamique est portée aussi bien par les logements collectifs (+ 6,1 %) que par les logements individuels (+ 2,8 %).

Les mises en chantier reculent nettement en mars

À l’inverse, les constructions démarrées reculent en mars. Seuls 22 600 logements auraient été mis en chantier, soit une baisse de 6,2 % par rapport à février. Les logements collectifs ou en résidence chutent de 8,3 %, tandis que les logements individuels enregistrent une baisse plus modérée de 2,6 %. En comparaison avec la moyenne mensuelle d’avant-crise, le niveau reste alarmant : on compte 29 % de logements commencés en moins.

Sur le premier trimestre 2025, le recul est encore plus marqué. Le nombre total de logements commencés chute de 7,6 % par rapport au trimestre précédent. Ce repli concerne particulièrement les logements collectifs (- 11,6 %), tandis que les constructions individuelles se stabilisent (- 0,2 %).

Un marché toujours loin des niveaux d’avant-crise

Sur un an, entre avril 2024 et mars 2025, 335 400 logements ont été autorisés à la construction. Ce chiffre marque un repli de 8 % par rapport aux douze mois précédents, et de 27 % comparé à la période d’avant-Covid (mars 2019 à février 2020). Côté mises en chantier, la tendance annuelle est légèrement positive (+ 1 %), avec 291 600 logements commencés. Mais ici encore, le volume reste 25 % inférieur à celui observé en 2019.

Dans le détail, les logements individuels purs accusent une chute marquée, tant sur les autorisations (- 13,3 %) que sur les mises en chantier (- 22,1 %). À l’inverse, les logements en résidence affichent une meilleure tenue, avec des autorisations stables (+ 0,4 %) et une hausse significative des mises en chantier (+ 14,6 %).