
Selon les projections actualisées du SDES et de l’Insee, le nombre de ménages en France (hors Mayotte) devrait continuer de croître d’ici 2050, principalement sous l’effet de l’augmentation des personnes vivant seules. Cette tendance est modélisée à partir des scénarios de population établis par l’Insee (central, haut et bas) entre 2018 et 2050. En 2030, le nombre de ménages atteindrait 32,3 millions dans le scénario central, et jusqu’à 32,6 millions dans le scénario haut.
Cette croissance repose avant tout sur l’évolution des modes de cohabitation : recul de la vie en couple, décohabitation accrue aux âges intermédiaires (séparations, divorces), et maintien à domicile des personnes âgées. Dans le scénario central, sur les 3,5 millions de ménages supplémentaires attendus entre 2020 et 2050, 3,4 millions seraient composés d’une seule personne, dont 2,1 millions de plus de 60 ans. Autrement dit, la quasi-totalité de l’augmentation serait due à l’essor des ménages d’une personne.
Taux Empruntis relevés le 11/07/2025
Un rythme de progression qui ralentit dans le temps
Entre 2018 et 2030, le nombre de ménages augmenterait chaque année de 181 000 à 242 000, avec une moyenne de 212 000 selon le scénario central. Cette croissance devrait ralentir ensuite. Entre 2030 et 2040, elle passerait entre 72 000 et 190 000 ménages par an (131 000 en moyenne). Entre 2040 et 2050, le scénario le plus pessimiste prévoit même une baisse de 57 000 ménages par an, tandis que les autres scénarios anticipent encore une hausse, mais plus faible (entre 28 000 et 112 000 par an).
Au total, 3,6 millions de nouveaux ménages seraient à loger d’ici 2050 dans le scénario central, contre seulement 1,8 million dans le scénario bas et jusqu’à 5,4 millions dans le scénario haut. Ces projections ont des conséquences directes sur les besoins en logements, en particulier en résidences principales. Elles montrent aussi à quel point le vieillissement de la population et la transformation des schémas familiaux influencent la structure du parc résidentiel.
Des contrastes géographiques et des incertitudes sur la cohabitation des jeunes
Les dynamiques régionales s’annoncent très contrastées. À l’horizon 2050, les zones d’emploi côtières (Atlantique notamment), les grandes métropoles (Toulouse, Lyon, Nantes, Montpellier, Rennes) ainsi que des territoires ultramarins comme la Guyane ou La Réunion devraient connaître les plus fortes hausses du nombre de ménages. À l’inverse, certaines zones rurales ou en déclin démographique pourraient voir leur progression stagner, voire reculer malgré des taux immobiliers parfois plus attractifs.
Enfin, un facteur clé à surveiller demeure : la cohabitation prolongée des jeunes adultes avec leurs parents. En augmentation entre 2008 et 2018, cette tendance contribue à freiner la création de nouveaux ménages. Si elle s’inscrit dans des logiques de précarité ou de mal-logement, elle pourrait biaiser à la baisse les projections de besoins en logements. Ainsi, même les évolutions “mineures” dans les modes de cohabitation peuvent avoir un impact sensible sur les politiques de logement à venir.
Profitez de notre expertise au meilleur taux !
à partir de 2,75% sur 15 ans(1)
Autres actualités
Pour vous aider